Issue d’une famille aisée, élevée au milieu de cette région reculée du Värmland, la femme de lettres à l’allure altière, reconnaissable à son chignon à la Beauvoir, est demeurée « proche de la nature », des gens simples et des enfants côtoyés alors qu’elle demeura longtemps institutrice, et ce, malgré les succès et distinctions remportés pour une œuvre abondante, une bonne dizaine de romans, dont l’épopée romantique La saga de Gösta Berling dans la pure tradition du nationalisme post-romantique scandinave (illustré en musique par le compositeur norvégien Edgard Grieg ou les peintres danois de l’Ecole de Skangen), mais aussi des nouvelles, journaux et chroniques, une œuvre qui lui vaudra d’être la première écrivaine à recevoir le Prix Nobel de littérature en 1909 et à rejoindre l’Académie suédoise en 1914. Mais parmi sa production impressionnante reconnue de son vivant non seulement en Suède mais aussi en France à travers ses traductions dès le début du XXème siècle, « Le merveilleux voyage de Nils Holgerssohn à travers la Suède » fait figure de best-seller dans la littérature Jeunesse aujourd’hui encore. Il s’agissait, à l’origine d’une commande du monde éducatif et des enseignants qui recherchaient un ouvrage pouvant constituer une introduction à la géographie et à la culture de leur pays. Intense travailleuse, Selma Lagerlöf entretiendra pourtant une relation intellectuelle et sentimentale passionnée avec l’autrice et traductrice Sophie Elkan qu’elle accompagnera lors de voyages dans plusieurs pays européens .
Son œuvre semble tout entière dominée par une certaine mélancolie, même si elle rêve d’un monde où « les yeux brillent, que les cœurs battent, que les pieds dansent, que la joie descende parmi les hommes et que les mains se joignent et que les lèvres s’unissent. »

Bon nombre de ses ouvrages sont aujourd’hui disponibles, entre autres aux Éditions Actes Sud