Andrée Elfrida est suédoise, née en 1841 à Visby et décédée en 1929 à Göteborg. Musicienne, organiste, compositrice et cheffe d’orchestre, elle a défendu et obtenu le vote de lois en faveur des droits des femmes en Suède.
La musique est très importante dans sa famille. Son père passionné de musique l’encourage, ainsi que sa soeur Fredrika, qui deviendra cantatrice, à suivre des études de musique « sérieuses » qui l’amènent à étudier la composition à l’Académie Royale de musique de Stockholm en 1855. A 16 ans (1857), alors que la loi interdit aux femmes d’être organiste professionnelle, elle obtient son diplôme dans cette discipline. Lorsque son professeur Gustav Adolf Mankell veut l’embaucher en tant qu’organiste en second, elle fait face à l’opposition du clergé. Elle entame un combat législatif et obtient le vote en 1861 d’une loi permettant aux femmes d’exercer le métier d’organiste. De même, elle défend le droit des femmes à devenir télégraphiste, métier qu’elle va également exercer en 1865. Elle devient ainsi la première organiste professionnelle et la première télégraphiste suédoise.
Dès le début des années 1860 elle enseigne le chant et prépare d’autres femmes à l’examen d’orgue. En 1897, elle devient la première cheffe d’orchestre professionnelle en Suède. Elle a également composé une centaine d’œuvres : dont un opéra, quatre symphonies, et diverses œuvres de musique de chambre et de musique religieuse. Outre son combat personnel pour défendre son droit à jouer en public et en professionnelle de l’orgue, du piano, de la harpe et diriger des ensembles, Andrée Elfrida s’est investie dans la défense des droits de femmes et notamment le combat des suffragettes. Elle a contribué à faire sortir la pratique musicale des femmes du strict cercle familial et privé, revendiquant le droit d’un exercice professionnel de son art. Elle est élue à l’Académie Royale de Musique de Suède en 1879.