Marguerite Boulc’h, connue sous son nom de scène de Fréhel, est née en 1891 à Paris et morte en 1951 dans cette même ville.

Elle est célèbre tant pour son interprétation de la chanson réaliste dans la période de l’entre-deux guerres, que pour sa trajectoire de vie qui est au diapason de son répertoire.

Née pauvre dans le 17ème arrondissement d’un père ancien cheminot et d’une mère concierge, elle est rapidement sortie de l’école et apprend « sur le tas » le métier de la vie, exerçant diverses activités parmi lesquelles chanteuse de rues, livreuse, vendeuse de cosmétiques au porte à porte. C’est cette activité qui lui permet en 1906 de rencontrer la Belle Otero, chanteuse, danseuse et gloire du demi-monde parisien. Séduite tant par le physique que par le tempérament et la voix de la jeune fille de 15 ans, la Belle Otero décide de la lancer sous le pseudonyme de « Pervenche ».
Marguerite décide rapidement de changer de nom pour s’appeler « Fréhel », en référence aux origines bretonnes de ses parents.
Le succès et la gloire ne tardent pas. Frehel s’illustre par sa forte personnalité et la grande sensibilité de son interprétation du répertoire réaliste.
Sa vie privée qui nourrit également sa renommée, est un reflet des chansons qu’elle interprète. Elle épouse un musicien de music-hall dont elle a un enfant qui meurt en bas âge. Il qui la quitte pour Damia, sa grande rivale de l’époque. Elle enchaîne alors les amours malheureuses et les addictions à l’alcool et aux stupéfiants.
En 1911 elle décide de rompre avec sa carrière française et de partir à l’étranger. Ce départ l’emmène en Europe de l’est et en Turquie. Elle s’enfonce dans ses addictions. En 1923 l’ambassade de France en Turquie la rapatrie à Paris. En 1925, elle remonte sur scène à l’Olympia. Physiquement très marquée par ses années de dérive elle relance sa carrière avec des compositions d’auteurs de talents tels que Vincent Scotto, Jean Eblinger, Marguerite Monnot, Charles Trenet, Michel Vaucaire, et par quelques apparitions au cinéma.

Malgré le succès elle n’arrive pas à rompre avec ses addictions et les années qui suivent jusqu’à sa mort en 1951 ne seront qu’une lente déchéance vers l’alcoolisme, la pauvreté et l’oubli.

Parmi les artistes de la chanson française qui se revendique de Frehel on trouve Charles Trenet, Jacques Higelin, Mano Solo, les Garçons Bouchers.