Jacqueline Audry naît à Orange dans le Vaucluse. Jeune fille, elle rêve de cinéma et ambitionne de devenir actrice.
Elle débute finalement en tant que scripte puis, à la fin des années 1930, devient assistante réalisatrice de Max Ophüls, Georg Wilhelm Pabst et Jean Delannoy -entre autres-
Installée à Nice pendant l’Occupation, elle intègre une école de cinéma et passe à la réalisation en 1943 avec un premier court-métrage documentaire Les Chevaux du Vercors. En 1945, elle tourne son premier long métrage de fiction, une adaptation des « Malheurs de Sophie » de la comtesse de Ségur, sur un scénario écrit par sa sœur, figure importante de la Résistance et du féminisme.

Grande admiratrice de Colette, elle porte à l’écran plusieurs de ses œuvres dans les années 1950 : « Gigi », « L’Ingénue libertine » et « Mitsou », en collaboration avec son mari, le scénariste et dialoguiste Pierre Laroche. Attachée aux sujets qui touchent à la condition féminine, son cinquième long métrage, « Olivia », sorti en 1951, provoque un scandale car il est l’une des rares productions cinématographiques à aborder sans détour l’homosexualité féminine. Mais trop moderne et trop audacieuse pour son époque, cette œuvre sombrera dans l’oubli. Toujours soucieuse du sort des femmes et de leur émancipation, elle tourne plusieurs films à la fin des années 1950 ayant pour héroïnes des êtres libres et indépendants (« La Garçonne », « L’École des cocottes », « Le Secret du chevalier d’Éon » et « les Petits Matins »).

Sa consécration professionnelle se produit toutefois en 1963, quand elle devient la première femme cinéaste à faire partie du jury du festival de Cannes. Unique réalisatrice française de longs métrages de fiction dans l’immédiat après-guerre, elle décède prématurément en 1977 des suites d’un accident de la route.
Il faudra attendre une rétrospective lors du Festival international de films de femmes de Créteil en 2015 pour que la cinéphilie entreprenne un lent travail de réhabilitation.

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