Si vous jugez sur les apparences, vous serez souvent trompée : ce qui paraît n’est presque jamais la vérité.(« La Princesse de Clèves », 1678)

Issue de la petite noblesse parisienne, à 16 ans, elle commence à fréquenter « les grands » en devenant dame de compagnie de la reine Anne d’Autriche. Le grammairien Ménage l’introduit alors dans les salons littéraires en vogue où elle côtoie et observe ce monde des « Précieuses », dépeint au vitriol par un certain Molière. Elle y rencontre notamment Madame de Scudéry, Catherine de Rambouillet, mais aussi Racine et Boileau. A 21 ans, elle épouse un veuf désargenté et apparemment de peu d’envergure, François Motier, Comte de La Fayette, une union ‘croquée’ par La Bruyère où il y voyait « une femme qui a tellement éclipsé sont mari qu’on ne sait s’il est mort ou s’il est en vie ! ». Elle se lie aux ‘beaux esprits’ de la Cour, tout particulièrement à Monsieur de La Rochefoucauld et à Madame de Sévigné.
Un premier roman, historique, « La princesse de Montpensier » paraît en 1662, suivi bientôt du récit hispano-mauresque « Zaïde », édité lui aussi sous une tierce signature. Mais c’est sans nul doute « La Princesse de Clèves » (1678) qui lui apporte la notoriété, un succès devenu aujourd’hui un classique incontournable dans l’histoire du roman ; roman historique certes sur fond de la Cour des Valois, mis surtout un roman d’analyse qui scrute le sentiment amoureux et témoigne dans le même temps du rôle majeur des femmes de la noblesse dans la vie culturelle du XVIIème siècle.

La modernité de l’autrice se retrouve chez de nombreux auteurs, dont Balzac, Cocteau et tout particulièrement sans « Le bal du Comte d’Orgel » de Raymond Radiguet (1924).
Brillamment incarnée au cinéma par Marina Vlady, « La Princesse de Clèves » inspire aujourd’hui encore des réalisateurs comme Manoel de Oliveira dans « La lettre » (1999), Christophe Honoré avec « La belle personne » (2008). Jean Tavernier, lui, préférera en 2010 le modèle de « La Princesse de Montpensier ».

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