« C’est l’homme qui vit sur un fond de préjugés, hérités en bloc, qu’il n’a point examinés, qu’il érige en lois et qu’il prétend imposer aux autres »

Marcelle Tinayre a été encouragée à écrire par sa grand-mère poétesse et sa mère institutrice et auteure de romans.

Dès 1894, elle publie un roman et écrira une quarantaine de romans et biographies. Les plus connus -« La Rebelle » et « Hellé » – sont des grands succès de librairie. La Rebelle aborde, en 1905, le thème de l’avortement et de la liberté des femmes en comparaison à celle octroyée aux hommes.

Elle a participé à créé le prix Vie heureuse devenu ensuite le prix Fémina. Elle reçut tout au long de sa carrière d’écrivaine de nombreux prix, fut traduite en plusieurs langues. Son refus de recevoir la Légion d’honneur suscita un scandale pendant lequel elle connut une vague d’attaques misogynes. Son implication dans Voix françaises, un journal pétainiste pendant la 2nde guerre mondiale lui coûta l’oubli après la Libération.

 

« Et la fille pauvre, qui répugne à se vendre et ne consent pas à mourir de faim, a essayé de vivre hors du foyer, sans le secours de l’homme. Elle est donc allée où elle pouvait gagner sa vie, dans le domaine réservé de tout temps à l’activité féminine, et elle a envahi bientôt le domaine réservé à l’activité masculine… Elle a mis son orgueil à donner tout son effort, à employer toutes ses énergies, à développer sa personnalité. Et elle s’est aperçue, alors, qu’elle avait mérité, qu’elle pouvait conquérir autre chose que le pain quotidien, les vêtements et le logis : l’indépendance morale, le droit de penser, de parler, d’agir, d’aimer à sa guise, ce droit que l’homme avait toujours pris, et qu’il lui avait refusé toujours. »

Extrait du roman La Rebelle (1906)

marcelle tinayre

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